25-26 juillet 2020
D’abord prévu mauvais, ce dernier week-end de juillet s’annonce finalement ensoleillé, alors me voilà de nouveau sur les sentiers alpins, notamment pour tenter de voir la comète Neowise une dernière fois, avant qu’elle ne disparaisse dans les profondeurs du cosmos.
La destination choisie porte un nom quelque peu particulier, au-dessus du Col du Petit Saint Bernard : Lancebranlette (2936 m). Toutefois, son étymologie n’a rien de connoté, il s’agirait en effet de lanche ou lance, pré en pente, propice aux avalanches et de branlette, nom local de la ciboulette sauvage. Voilà.
Sous un beau soleil et un petit vent agréable, je quitte le parking (2150 m) à 15h30 pour débuter l’ascension. Bien en jambes, en moins d’une heure j’atteins le point coté 2426 m, lieu de bifurcation entre les sentiers allant à Lancebranlette et le lac sans fond, que j’ai fait il y a quelques années.
A partir de là, l’itinéraire devient encore plus pentu. Le chemin serpente dans les pâturages et les schistes, le long desquels je croise de nombreux bouquetins. A 17h20, deux heures après le démarrage, les 800 mètres de dénivelé sont avalés et me voilà au sommet. On y trouve une table d’orientation richement renseignée, un banc (!) et une petite plateforme pour y poser la tente, c’est parfait. Je m’installe alors ici, tandis que le ciel s’est fortement voilé. J’erre un moment dehors dans l’espoir de quelques lumières crépusculaires, mais rien d’intéressant. Je patiente dans mon abri de fortune jusqu’à ce que la nuit soit complète. Le ciel est partagé entre clarté et nuages. Évidemment, c’est côté ouest que l’atmosphère est encombrée, m’empêchant de voir la comète. Il y a du vent, les nuages défilent à vive allure. Une trouée va bien finir par arriver. Ma patience a été payante, une éclaircie me laisse voir l’astre errant, qui a bien perdu de son éclat par rapport aux semaines précédentes. J’en profite également pour capter la Voie Lactée qui se dresse au-dessus de Bourg-Saint-Maurice et toute la vallée de la Haute-Tarentaise, puis conclut la série nocturne sur un long circumpolaire côté Italie, avec le Mont Blanc.
Vers 2h du matin, je vais enfin dormir, pour peu de temps : le réveil est programmé pour 5h30. Quand celui-ci sonne, difficile de trouver la motivation et l’envie de quitter le duvet : il fait froid, il souffle et les conditions météo ne sont pas propices. Le ciel est légèrement voilé à l’est et les nuages arrivent en trombe par l’ouest. J’observe le déroulé des évènements et finalement quelques belles percées de lumière filtrent à l’horizon. C’est très beau, bien qu’éphémère.
Après tout ça, je retourne dans ma tente finir ma nuit et dormir jusqu’à 10h30. L’heure à laquelle de nombreux randonneurs arrivent au sommet. Certains s’étonnent de me voir bivouaquer ici – c’est devenu on ne peut plus normal dans mes virées alpines. En une heure, me revoici au parking. Bilan : une sortie en demi-teinte sur le plan photographique, un ciel voilé ou ennuagé une bonne partie du temps, mais quelques belles images la nuit et le matin rattrapent le coup.