8-9 août 2020
Pour se changer les idées et fuir la vague de chaleur qui arrive, direction la montagne. Cette fois, la destination se trouve dans le massif des Grandes Rousses, en Oisans. Mon camarade Olivier se joint à moi sur cette sortie. L’objectif fixé est un 3000 facile : le Pic du Mas de la Grave.
Nous partons des environs de Grenoble vers 14h30, ce qui nous amène au charmant village de Besse vers 16h. De là, une piste carrossable permet d’atteindre le Plateau d’Emparis. Milieu d’après-midi oblige, de nombreuses voitures descendent, contraignant à quelques manœuvres. Un peu plus loin, la zone de stationnement est atteinte, il y a moins de monde que j’imaginais. Il est 16h50 quand nous entamons les premières foulées depuis les abords du Col Saint Georges (2240 m). Le panneau indique 7,1 km et 3h25 d’ascension. Mieux vaut ne pas traîner.
Le début de la rando consiste en une longue marche d’approche pour remonter doucement le vallon sur près de 5,5 km. A bon pas, nous avalons tout cela en 1h20, en compagnie des marmottes, nombreuses ici. Ensuite, se dresse devant nous l’imposante muraille rocheuse qu’il va falloir gravir. Il reste environ 600 mètres de dénivelé. Le sentier ne fait pas de chichi et trace presque droit dans la pente. En bonne forme, nous ne mettons que 1h20 pour atteindre la cime, qui se décompose en deux parties : la première en léger contrebas est matérialisée par un grand cairn vertical, puis la seconde et véritable sommet s’élance plus au nord, dans un dédale de schistes acérés. Entre les deux, un petit col avec un emplacement idéal pour le bivouac. Nous y plantons la tente.
Du fait des conditions anticycloniques, le coucher de soleil est comme prévu fade, avec une atmosphère laiteuse et un ciel quasi dépourvu de nuages. Nous cassons la croûte ici, face aux Aiguilles d’Arves qui se présentent sous leur meilleur profil depuis ce point de vue.
La nuit tombe progressivement et un spectacle pour les yeux se prépare : les Perséides. C’est en effet la période de la nuit des étoiles, événement traditionnel de la première quinzaine d’août. Quelques météores illuminent le ciel stellaire, bien que moins nombreux qu’annoncé. Pendant ce temps, je m’occupe à capter la Voie lactée, bien visible en début de nuit, de même que Saturne et Jupiter, les vedettes de cet été. A 23h30, la Lune émerge à l’est, synonyme de fin de partie et de retour à la tente. Le vent s’est levé et il gêne quelque peu le sommeil, d’autant plus que le réveil sonne à 5h30.
J’émerge de l’abri de fortune, prends le matériel photo et remonte au Pic du Mas de la Grave. Aucun nuage ne vient trahir la limpidité de l’atmosphère. L’horizon se pare de couleurs chaudes, offrant de beaux dégradés, jusqu’à ce que le Soleil fasse son apparition par-delà les Aiguilles d’Arves. Comme la veille au soir, les couleurs ne sont pas exceptionnelles et il manque clairement de la texture pour que la scène soit photogénique. Qu’importe, le plaisir est là malgré tout. Après une petite sieste matinale, les bagages sont pliés, à 9h20 démarre le chemin du retour. La raide descente est rapidement négociée, jusqu’à retrouver les alpages du plateau d’Emparis. Sous un soleil de plomb, la traversée est animée par les centaines de moutons qui composent les troupeaux, dirigés par les bergers et leurs chiens. A 11h10, le parking est atteint, concluant cette sympathique parenthèse alpine.
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