15-16 août 2020
Si le mois d’août n’est clairement pas la meilleure période pour faire de la photo, en raison des lumières dures et des conditions anticycloniques fréquentes, il permet néanmoins d’aller explorer les hautes altitudes, la neige et le froid n’étant plus des problèmes.
Pour ce week-end de l’Assomption, je continue de parcourir les hautes vallées. Cette fois, c’est du côté de la Maurienne, au niveau de Bramans. Le parking du départ se situe à mi-chemin du vallon d’Etache, à 2000 m, où se trouve une ferme avec de la vente de fromage.
Il est 13h40 quand j’entame les premières foulées. La météo est belle : un ciel bleu parsemé de cumulus débonnaires et une température agréable.
La première partie consiste à remonter la fin du vallon, qui conduit au niveau d’une barre rocheuse dans laquelle serpente le sentier. Après quelques efforts, me voilà sur le léger replat localisé au pied du Grand Bec d’Etache. Ce sommet est sacrément imposant : c’est une véritable muraille qui se dresse devant moi. Le paysage devient progressivement plus chaotique, des blocs de toutes tailles et de toutes formes s’agencent çà et là, un dédale minéral fruit de l’histoire géologique plus ou moins récente de la zone.
Le chemin est peu visible dans ce secteur, je remonte en suivant mon intuition, jusqu’à rencontrer quelques cairns un peu plus haut.
Vers 2700 m, je retrouve un site plus convivial en arrivant au Plan d’Etache, mon objectif du jour. J’y suis accueilli par un joli lac entouré de linaigrettes, qui reflète les cimes à plus de 3000 m. Ces dernières matérialisent la frontière avec l’Italie. L’endroit étant un peu trop dans une cuvette, je poursuis le chemin jusqu’à un autre plan d’eau, à la physionomie bien plus modeste cela dit. J’y établis mon camp de base. De là, le panorama à 360° est intéressant :
- au nord, le vallon d’Etache avec les glaciers de la Vanoise en arrière-plan,
- au nord-est, le Petit Vallon (3236 m) et son versant tapissé d’éboulis,
- au sud, la Rognosa d’Etache (3382 m) et son mur de rochers,
- au sud-ouest, le Gros Peyron et le Grand Bec d’Etache caractérisé par son abrupte falaise.
Je profite d’être arrivé tôt ici pour me reposer en prenant un bain de soleil, avant d’aller m’atteler à capturer les couleurs crépusculaires au niveau du lac à linaigrettes en contrebas, plutôt photogénique.
Je patiente ensuite, le temps que la nuit soit complète, pour aller immortaliser la Voie Lactée, grâce à l’absence de Lune et de pollution lumineuse. C’est aussi l’occasion de tester mon nouveau D850, qui succède au D800 que je possède depuis huit ans. Parmi les nouvelles fonctions : le timelapse automatique. Un outil qui va m’occuper une grande partie de la nuit, afin de capter le mouvement du ciel stellaire. Le rendu est plus que satisfaisant !
Le sommeil est donc particulièrement haché. Le réveil à 6 heures est difficile, d’autant plus que les conditions sont moyennes : ciel clair parsemé de fins voiles élevés. Par principe j’attends que les sommets soient illuminés mais l’ensemble reste fade. Je ne m’éternise pas et retourne faire la sieste jusqu’à 10 heures. C’est sans nul doute le moment le plus agréable du bivouac, partagé entre le petit filet d’air frais et l’effet de serre de la tente. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, retour à la voiture à 12h30. Un bien bel endroit…
Leave a reply