Après un mois de mai assez chaotique au niveau de la météo, juin semble vouloir tenir son rang. Les premières grosses chaleurs sont même attendues pour ces prochains jours. Il était temps, l’hiver a été long dans les Alpes et certains versants sont encore bien tapissés d’un épais manteau blanc.
Pour cette raison, il faut encore faire preuve de prudence dans le choix des sorties pour ne pas se retrouver dans des situations périlleuses. Une visualisation des différentes webcams de Savoie et d’Isère m’oriente vers un secteur que je connais bien : celui des Aiguilles d’Arves.
Presque chaque soir de la semaine écoulée, des orages ont éclaté dans la région, mais leur occurrence est à la diminution pour ce week-end, je prends le pari.
A 15 heures, me voici au parking au-dessus du Chalmieu (Albiez-Montrond). Le cadre est toujours aussi grandiose ici, avec les majestueuses Aiguilles d’Arves qui trônent en arrière-plan. La chaleur retrouvée ces dernières semaines a une conséquence que je n’avais pas anticipée, engendrant ma première difficulté du parcours : les torrents sont déchaînés. Le sentier qui traverse le plus gros d’entre eux n’est pas franchissable. Je me vois donc contraint de faire un bon détour en amont pour aller chercher un passage favorable. Presque une heure plus tard, l’itinéraire est retrouvé un peu plus haut, c’est l’ultime montée jusqu’à la Basse du Gerbier. En contrebas, un cri continu de marmotte m’interpelle : une silhouette grise et élancée remonte le versant enneigé, on aurait bien dit un loup !…
Sous le col, une grande quantité de neige s’est accumulée, je patauge dedans, heureusement pas longtemps, jusqu’à atteindre la crête, plutôt bien dégagée de par son exposition. Entre temps, la météo s’est dégradée : des nuages denses accrochent les sommets, la température s’est refroidie et il semble pleuvoir en Maurienne si j’en crois l’atmosphère sombre qui règne au loin. Je me trouve un petit sommet en direction du Gros Crey et déploie la tente pour patienter, il est environ 18h30.
Par chance, le ciel se découvre peu à peu et le soleil refait son apparition. Des bancs de brumes fugaces viennent joliment décorer les Aiguilles d’Arves. Côté Belledonne, des développements de cumulonimbus empêchent tout espoir de coucher de soleil sur mon secteur. Je fais quelques belles images à l’heure bleue et vais me reposer. Vers minuit et demi, le réveil sonne, c’est le début de ce que je suis venu chercher ici : une nuit noire et la Voie Lactée au-dessus des Aiguilles. Le spectacle nocturne tient toutes ses promesses et je m’adonne à capter le ciel pendant près d’une heure trente.
J’essaie ensuite de trouver le sommeil dans les trois heures restantes avant l’aube. Le mois de juin est particulièrement éprouvant à cause des nuits courtes.
Aux premières lueurs du jour, me revoici dehors. Les conditions ne s’annoncent pas fameuses : ciel clair et voiles à l’est. Je fais quelques photos par principe mais rien d’extraordinaire, c’était attendu. Je retourne sous ma tente, profiter du moment le plus agréable du bivouac, celui où le soleil réchauffe mon abri, un filet d’air frais se faufile dans l’ouverture et les alouettes qui chantent à tue-tête dans ce silence apaisant.
Vers 9h30, je lève le camp, le ciel s’est entre-temps chargé de cirrus et autres voiles élevés, ce qui me fait penser que j’ai bien fait de monter ici hier. En 2 heures, la voiture est retrouvée, fin d’une sortie sympathique.
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