Troisième sortie de cette édition automnale, et comme bien souvent, c’est le Queyras qui constitue ma destination de prédilection. J’ai décidé de me rendre sur un secteur que je ne connais pas : le Lac de l’Ascension. Logé dans un grand cirque en compagnie de deux autres lacs (Escur et Petit Escur), il se situe à l’extrême ouest du massif, près de la vallée de la Durance entre Briançon et Embrun. Pour en profiter un maximum, je passerai deux nuits ici.
L’accès au départ de la rando s’effectue en empruntant une longue piste forestière pendant 8 km au-dessus de la Roche de Rame, sans grande difficulté. Me voilà donc au lieu-dit du Giet (1829 m). Le temps est magnifique.
Sur les coups de 13h20, je démarre la montée et pas le temps de s’échauffer, l’itinéraire tire droit dans la pente, le long d’une piste en fort mauvais état, ravinée au possible. Cette première partie se déroule en sous-bois, dans une ambiance méditerranéenne avec tous ces pins. Après avoir traversé un petit alpage, le parcours investit l’univers du minéral, sur un tapis d’éboulis au sud du Collet du Peyron (2457 m), que j’atteins en un peu moins de deux heures.
Plutôt bien jambes, j’opte pour une inversion de programme et de tirer à tribord, pour remonter la crête jusqu’à atteindre ce sommet surplombant de 150 mètres le col : les Aurus (2608 m). Après d’ultimes efforts, me voilà en haut. L’endroit est idéalement agencé, avec un large espace herbeux pour y planter la tente. La vue à 360 degrés est exceptionnelle, notamment sur les lacs. A l’ouest, des voiles élevés me tracassent : la lumière du couchant risque d’être fade. Je fais alors voler le drone pendant qu’il est encore temps, puis profite de la fin d’après-midi sous ma toile.
J’immortalise le coucher de soleil qui s’avère assez banal, en cette période anticyclonique, puis retourne vite me calfeutrer. Une fois le soleil passé, la température dégringole et le vent s’invite à la partie. Le début de nuit est assez désagréable, à cause du bruit de la soufflerie. Heureusement, celui-ci s’atténue quelques heures plus tard et enfin je trouve le sommeil. Le ciel clair favorise la baisse du mercure et au réveil à 7 heures, c’est non sans peine que je m’extirpe de mon chaud duvet pour m’en aller capter le lever de soleil. Comme la veille, celui-ci n’a rien d’exceptionnel, mais les premiers rayons qui m’atteignent apportent un vif réconfort.
N’étant pas pressé, je lézarde sur ma cime toute la matinée et entame la descente, à midi. La seconde étape n’est seulement qu’à quelques enjambées : le lac de l’Ascension.